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 (r) ne tenant pas debout se lient des bagues au doigt

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Semaj Kane
BIG BAD WOLF my songs know what you did in the dark.
Semaj Kane


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MessageSujet: (r) ne tenant pas debout se lient des bagues au doigt   (r) ne tenant pas debout se lient des bagues au doigt EmptyDim 18 Mai - 12:48


~ au diable les rêveurs qui
ne tenant pas debout se lient des bagues au doigt

© credits @lanadelnathalie (tumblr) & misslucyandherleeches (tumblr)

et si la mienne était en bois elle était pour toi
S'enticher de quelques bourgeoises aux corps des papiers glacés.
Semaj se redressa, paupières battantes. Il y avait ce soleil qui se glissait, avare et gourmand sur les lignes parfaites, courbes délicieuses, inondant la chute de reins de son amante d'une cascade solaire matinale. Il esquissa un sourire, carnassier, satisfait aussi, glissant son corps sans un bruit hors des draps de soie tandis que la sirène noyée de lumière laissait s'échapper d'entre ses lèvres un léger soupir contenté, seule de sommeil vêtue. Une dernière fois ce jour peut-être le trentenaire profita de ces plaisirs charnels, caressant de son oeil exercé le corps endormi et serein de la jeune femme tandis que, silencieux, tel quelques félins aux pas inaudibles, il se rhabillait de manière sommaire, n'enfilant pour le moment qu'un caleçon avant de fouler le sol boisé de la suite d'un pas qui ne laissait dans son sillon rien si ce n'était l'odeur d'une nuit courte et passionnée - tout du moins, pour la demoiselle.
Parvenant jusqu'au salon, Kane, impassible face au désordre - témoin de la veille - ramassa ses affaires dans un silence total, enfilant sa chemise blanche dorénavant froissée et son pantalon noir, élégant, sorti juste pour l'occasion - il faut dire qu'il demeurait le seul ensemble habillé qu'il possédait encore. Chose faite, la mâchoire crispée, il se dirigea vers la salle de bain, glissant de manière incertaine une main dans ses cheveux, espérant naïvement arranger son allure, s'observant quelques instants dans le grand miroir illuminé.
Il se rappelait, quelques instants seulement la délicatesse de ses doigts se glissant dans ses cheveux, les frissons, infimes cependant terriblement délicieux qui lui avaient, déchirants, mordu la peau tandis que de ses lèvres elle venait explorer son cou et son torse sans qu'il ne se fasse prier. Il se remémorait, infime, l'odeur de ses cheveux de jais tandis qu'il glissait son nez dans son cou dans quelques désirs irrépressibles. Il se rappelait son indifférence, cette façon qu'il avait aujourd'hui encore de donner quelque amour sans qu'il ne le désire ou ne le veuille vraiment ; par automatisme, égoïsme, par habitude car il y avait bien longtemps que lui avait perdu les plaisirs de chair. Il ne le faisait qu'ainsi ; que comme une machine, dénuée de cœur, de sentiments, ayant perdu il y a quelques mois sa passion et l'essence même d'une vie. Ni lamentations ni plaintes, constat, factuel, réel. Il ne marchait dorénavant que de cette manière ; sur les actes, tout sur les actes, bien avant la pensée.
Retrouvant au terme de quelques secondes de recherche sa veste de costume sur l'un des canapés molletonnés, Semaj l'enfila et profita du sommeil de sa conquête pour déguerpir sans un mot, sans rien dire, jamais. Pas un seul bruit ne résonnait dans les couloirs, interminables et aux murs nacrés de l'hôtel. Rien ne lui parvenait, ni sensation, ni émotion tandis que, déterminé il se dirigeait vers l'ascenseur, s'arrêtant devant tandis qu'une voix féminine et ô combien hésitante lui rappelait l'étage auquel il se trouvait - le troisième, pour être précis.
S'engouffrant dans la cage boisée et vernie, se tenant droit, quasi statue de marbre à la peau et au coeur tous aussi froids, Kane, aux épaules larges et au menton dressé attendit patiemment, écoutant de manière plus ou moins attentive la musique classique s'échappant des petites enceintes. Il n'aimait pas cet endroit. Il n'aimait plus ces endroits. Car il y avait ses mains usées, cornées, qui dénotaient dans le paysage, qui prouvaient qu'il n'était plus d'ici, ne l'avait jamais été, qui prouvaient qu'il n'était que du prolétariat, de ceux qui travaillaient pour payer, travaillaient pour gagner. Il n'aimait plus ces endroits. Car il y avait cette peau halée, mordue par le soleil, usure de son travail extérieur exténuant, perpétuel - il n'était pas de ceux qui se prélassaient sous une ombrelle. Lui travaillait. Lui n'était plus de ces gens là, de ces peaux douces, de ces teints, ni rougis, ni trop blancs non plus. Comme un étranger dans sa propre maison, qu'il aurait abandonné, de son plein gré, une année plus tôt.
Il la reconnut presque aussi tôt qu'elle pénétra dans la cage aux oiseaux déchus. Il reconnut son odeur, cette façon qu'elle avait de bouger ; comme si c'était l'espace qui s'adaptait à elle et non l'inverse. Comme si le Monde tournait pour elle. Il reconnaissait aussi cet orgueil, cette grandeur qui jamais ne l'avaient quittée - elle était des grandes, des marionnettistes funambules qui menaient le spectacle presque autant qu'ils le dirigeaient.
Détournant le regard, Semaj se fit plus discret que de nature : ni ses grandes allures ni ses certitudes ne lui résistèrent. Car il y avait ces souvenirs, lancinants qui lui revenaient, acides dans le regard tandis que, se massant les tempes il tentait de les chasser. Un cri. Un cri, des pleurs, supplications tandis que lui sentait ses muscles engourdis, sa tête lourde, son coeur trop rapide. Un cri. Puis le silence. Quelques instants. D'autres encore. Avant que la seule voix qui ne résonne dans la nuit accidentée soit la sienne, hurlant le prénom de sa femme. Piu.

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